Les étales des commerçants de quartier regorgent de sachets de lait alors qu’il y a à peine quelques semaines, le sachet de lait subventionné provoque des quasi émeutes dans tous les quartiers populaires ! Que s’est-il passé pour que l’on soit passé d’une situation à une autre, en l’espace d’un temps aussi réduit ? Comme nous l’avons, si souvent déclaré, la rareté artificielle du sachet de lait n’est pas au niveau de la production et les chiffres (importations de lait en poudre et le nombre de laiteries), à cet endroit, sont clairs, entre production (lait en poudre transformé et système de ramassage du lait cru) et consommation (à usage domestique). Les causes principales sont, par contre, la subvention du produit, sa distribution et les marges commerciales concédées. En termes de distribution, son écoulement dans les réseaux commerciaux classiques est assuré par la flotte des laiteries et celle des commerçants mais fait l’objet de détournements pour d’autres usages que ceux domestiques (vente dans les cafés et les pâtisseries…) à « prix libres ». L’écart, entre le prix subventionné et celui « libre », est tel qu’il engendre un trafic lucratif, compte tenu des quantités consommées quotidiennement. Enfin, les marges commerciales concédées aux revendeurs sont trop serrées pour être rentables en plus du risque encouru, par rapport aux autres produits alimentaires.
Pour résoudre donc ce problème, il faut agir sur les trois éléments à la fois, à savoir, réduire l’écart entre les pris fixés et ceux libres, organiser la distribution par un réseau dense privé, qu’il faut intéresser financièrement et enfin, augmenter la marge commerciale du vendeur final, pour l’intéresser à la vente de ce produit. Enfin, la pénurie relative engendre un réflexe psychologique de stockage de la part du consommateur qui va multiplier ses achats par dix pour parer à toute rareté. Un approvisionnement régulier et constant du marché éliminera à terme ce réflexe et rendra disponible le produit. C’est ce qui semble se produire actuellement puisque les commerces regorgent de sachets de lait, en devanture des échoppes, sans bousculades ni files d’attente de plusieurs minutes, ni limites de quantité.
A partir du moment, que les règles universelles du marché sont respectées, qu’une organisation minimum de la distribution soit mise en œuvre et que les marges commerciales soient attractives, la « main invisible » fait son travail en silence et sans polémique tout en épargnant à notre pays le spectacle hideux des rixes à l’arrivée du produit, amplement diffusée par les réseaux sociaux, à l’intérieur et à l’extérieur de notre pays.
Cette leçon est valable pour tous les autres produits qui sont dans la même situation de tension artificielle et soumis à la spéculation, cela s’appelle, en économie, la régulation et elle obéit aux mêmes règles ! Que deviennent les étudiants en marketing, que produisent les universités et les grandes écoles de commerce ? Sont-ils recrutés pour prendre en charge ces problèmes ou sont-ils incités à s’inscrire au chômage rémunéré ?
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