Chaque année, c’est la même rengaine, les autorités centrales et locales ouvrent le dossier des vacances des algériens et des préparatifs qui vont bon train. Et chaque année, les touristes algériens se ruent en Tunisie ! Pour être l’un d’eux, je ne peux les blâmer et pourtant, connaissant quasi tous les sites et gisements touristiques offerts par ce pays, je peux affirmer que notre pays regorge de sites et gisements quasi uniques au monde ou du moins équivalents à d’autres pays. Pourtant les pouvoirs publics ont consenti des moyens matériels (foncier touristique, transport…) et financiers (prêts bancaires, subventions…), pour accompagner le secteur. Mais aucune vision stratégique n’a été mise en place, ce qui a entraîné la réalisation de complexes anarchiques, loin des besoins réels des consommateurs.
L’offre touristique nationale et étrangère.
La question qui se pose alors est celle de savoir pourquoi nos compatriotes optent pour la Tunisie, entre autres, pour passer leurs vacances ? Les chiffres sont éloquents, puisque selon les statistiques tunisiennes (les notre ne sont pas publiées) quelque deux à trois millions d’algériens ont visité la Tunisie, pour des séjours se situant entre deux à trois semaines, auxquels il faut ajouter les résidents algériens en France en particulier et les binationaux ! Faites vos calculs, si chaque algérien emporte avec lui 1.000 à 2.000 Euros, ce n’est pas moins de 1 à 2 milliards d’Euros que les algériens dépensent chaque année, au minimum. Trois types d’hébergements sont généralement usités par nos compatriotes, la location de biens immeubles (villa, appartement), l’hôtellerie (de luxe ou moyenne) et enfin les complexes associatifs et professionnels. Les villes les plus prisées sont Nabeul, Hammamet, Sfax, Sousse, Djerba… qui ont investi dans le tourisme de masse depuis les années 70. Qu’offrent ces villes balnéaires de plus que nos sites en termes de prestations de services ? Au niveau du rapport qualité/ prix, la différence est-elle déterminante pour orienter le choix ? En termes de sécurité, de liberté, de transport, ce pays consacre-t-il plus de moyens.
Revoir complètement notre politique touristique.
Toutes ces questions et bien d’autres, nous amènent à penser que le véritable problème est entièrement au niveau de la politique touristique défaillante de notre pays et non pas dans la performance de celle des autres dont la Tunisie ! Que font l’administration centrale et les collectivités locales, pour capter ce potentiel (1 à 2 milliards d’US$, au minimum) et ériger une politique touristique en direction des besoins ciblés de toutes les bourses algériennes ? Les catégories aisées n’ont pas besoin de l’état pour passer leurs vacances où ils le souhaitent mais les classes moyennes et les moins loties devraient être les premières concernées par le dispositif. En la forme de camping, de Mobil Home, de caravanes, d’infrastructures de formation (à préparer pour la circonstance) et autres espaces d’hébergement (auberges de jeunesse…), c’est tous ces sites qui doivent faire l’objet d’une mobilisation et d’une valorisation, pour servir de base à la nouvelle politique touristique de notre pays. L’hôtellerie de luxe, quant à elle, doit être entièrement privatisée et réservée au tourisme d’affaires, national et international. En attendant, bonnes vacances… en Tunisie !
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