Comme à leurs habitudes, les chiffres fournis par l’ONS sont les bienvenus, pour les analystes, puisqu’ils sont l’élément indispensable à l’interprétation et à l’évaluation des données réelles. Sans ces chiffres, il est impossible de procéder à une quelconque appréciation des politiques économiques introduites par le gouvernement. De même, les rapports de la BIRD sur l’économie d’un pays membre, présentent les points forts et ceux moins performants pour déboucher sur quelques recommandations, tirées du bon sens. Les derniers chiffres de l’ONS établissent la croissance du PIB du troisième trimestre 2022, à 3,5 %. Cette croissance est tirée par les secteurs de l’agriculture (4,2 % contre 2,2 %), l’industrie (6,7 % contre 5, 0%), le BTPH (3,3 %) et les services marchands (4,8 % contre 2,4 %) alors que le secteur des hydrocarbures affichait 2,1 %. Ceci confirme le redressement des paramètres macro-économiques et leur assainissement et leur éventuelle poursuite pour l’année 2023. Cependant, la BIRD met en garde comme il fallait s’y attendre, sur le niveau des dépenses publiques et notamment sur celui des dépenses de fonctionnement. En effet, en cas de retour de conjoncture du marché des hydrocarbures (pétrole et gaz) la couverture des dépenses publiques ne sera plus assurée par les recettes d’exportations et obligera les pouvoirs publics à augmenter la dette publique intérieure (avances de la Banque centrale au Trésor public), ce qui se répercute sur le pouvoir d’achat des ménages, les plus vulnérables, via un niveau d’inflation élevé, qui dépassera les 10 %.
Les recommandations de la BIRD sont classiques, il s’agit de développer la diversification de l’économie par la promotion de l’investissement du secteur privé, en priorité. En outre, elle rappelle l’engagement des autorités économiques, inscrit dans le plan d’action du gouvernement, pour la mobilisation accrue des recettes fiscales, l’utilisation efficace des ressources publiques, pour assurer à l’Algérie une croissance durable et inclusive.
La BIRD insiste sur le fait que la hausse des cours mondiaux des hydrocarbures a permis le redressement des soldes extérieurs, enregistrant un excédent de la balance des paiements estimée à 59% durant les six premiers mois de 2022 ainsi que la forte hausse des exportations hors hydrocarbures. Cet « alignement de planètes » a permis au Dinar de s’améliorer par rapport à l’Euro et au USD et enregistré une croissance économique de 2,3 % en 2022. En d’autres termes, la BIRD recommande d’être prudent en matière de dépenses publiques et de concentrer son effort sur l’investissement productif et notamment en direction du secteur privé.
Rien de bien nouveau, dans ce rapport, les économistes algériens, qui analysent périodiquement notre économie, ne cessent d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les équilibres instables à préserver dans le cadre d’une conjoncture internationale des plus volatiles. Il faut espérer que le nouveau gouvernement entende ce message et que l’on ne retombe pas dans les errements des années antérieures, lorsque les prix des hydrocarbures se sont envolés.
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