Quoi de plus normal, du fait que notre pays ne fait pas partie de cette organisation, jugée néocolonialiste ! Plusieurs chefs d’état et de gouvernement ont fait le voyage à Paris se tient le sommet après 33 ans.
La plupart des pays présents sont africains (anciennes colonies de l’empire colonial), sans toutefois, le Mali, le Niger et le Burkina Fasso, suspendus après les différents putschs enregistrés dans ces pays. Le chef du gouvernement tunisien, Kamel Kadouri, fait partie des présents pour la bonne raison qu’il doit présider aux destinées de cette organisation durant les deux prochaines années. C’est au moins 300 millions de personnes qui parlent et pratiquent cette langue, ce qui la hisse au cinquième rang des langues au monde.
L’Algérie a toujours considéré la langue française comme celle du « colonisateur » qui a systématiquement voulu « effacer » les langues arabe et amazigh, pratiquées avant la colonisation (1830). Dès lors, l’indépendance recouvrée, les autorités algériennes ont déployé d’énormes efforts pour généraliser la langue arabe et l’utiliser dans tous les actes de la vie politique, administrative, économique et culturelle et cultuelle mais sans interdire la langue française, qu’un célèbre dramaturge algérien avait qualifié de « butin de guerre ».
Pourtant, la production littéraire des auteurs algériens d’expression française n’a jamais été aussi florissante, en témoigne le nombre d’écrivains algériens comme R. Mimouni, J. Amrouche, B. Sansal, A. Bouraoui, A. Djebar (Académie française), M. Dib, M. Mammeri, K. Yacine, Y. Khadra…, ainsi que celui des éditeurs, autant d’auteurs qui ont été honorés par différents prix et récompenses pour leurs œuvres dans la langue de Molière. Ces œuvres créatives ont certainement fécondé la langue française et participer à son rayonnement dans le monde entier, sans que la France n’investisse des moyens financiers pour son développement (un centre culturel à Alger qui date des années soixante).
La langue française continue à être enseignée depuis le primaire en Algérie (un lycée français à Alger) et sa pratique est, de loin, la plus répandue au Maghreb ! Et pourtant, la brouille politique l’emporte et souvent, en Algérie, on traite de « hisb frança » ceux des algériens qui préconisent son expansion.
La décision d’introduire la langue anglaise dans les programmes de l’éducation nationale, est une autre manifestation des crispations algéro-françaises et notamment en matière linguistique. Certes, plus utilisée à travers le monde, la langue anglaise n’en est pas moins la première langue coloniale et s’impose dans tous les secteurs et activités sensibles comme la technologie, le commerce, les finances, les communications…, ce qui la rend indispensable. Mais l’argumentaire colonial ne tient pas la route, sauf à considérer que l’empire britannique a mené une « œuvre civilisatrice » dans les cinq continents.
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