Dr Mourad GOUMIRI.
C’est devenu un rituel, une carte à jouer, une menace ou une récompense de « bonne ou mauvaise conduite », un moyen de pression, un discriminant… le visa a pris dans les relations internationales, une dimension de premier ordre, depuis une cinquantaine d’années ! Souvenons-nous, pour ce qui nous concerne, le visa pour voyager dans le monde était une exception circonscrite à un nombre réduit de pays. Aujourd’hui, c’est la règle, puisque pour voyager dans le monde, il devient obligatoire, même pour des pays voisins et normalement amis. En outre, le nombre de visas attribués, qui est un attribut de souveraineté, fait l’objet de « tractations sourdes » entre les États, au même titre que les problèmes de défense et de sécurité. La main sur le robinet des visas, à la hausse ou à la baisse, ils se négocient, comme le font les maquignons, un jour de marché à bestiaux et ils sont même un marqueur de la température des relations bilatérales des pays.
Lors de sa visite à Alger, le Président E. Macron, en a fait un argument de poids dans ses conversations avec son homologue algérien, connaissant parfaitement la sensibilité du dossier et de ses conséquences sur la politique intérieure des deux pays. En effet, avec une communauté de quelque sept millions d’algériens résidents en France, les besoins en visas sont énormes et la pression exercée sur les états par les populations de deux pays en conséquence. Des débats féroces, en France, ont pour origine ce dossier et les partis d’extrême droite notamment, en font leur cheval de bataille sous la forme d’un fond de commerce. Faisant dans l’amalgame grossier, aucune distinction n’est faite entre les demandeurs de visa, en termes de motivation (séjour touristique, d’affaires, d’études, de visites familiales, de soins, de foires et d’expositions, de conférences, de relations culturelles et cultuelles, de problèmes humanitaires…) et seul le problème de l’émigration clandestine, qui certes existe, est mise en exergue.
Ainsi, la France a décidé unilatéralement de diminuer de 50 % les visas délivrés aux algériens (même chose pour le Maroc) sous prétexte que notre pays « rechigne » à accepter le rapatriement de nos ressortissants, lorsqu’ils ont été condamnés pour divers délits. Les statistiques françaises font état pourtant d’un nombre de visas délivrés qui est passé de 420.000 à 15.000, durant ces trois dernières années… nous sommes bien loin du compte ! En outre, déjà sous le Président N. Sarkozy, le concept de « l’émigration choisie » avait été émis, suggérant par-là, que les postulants à l’émigration devaient être des diplômés (médecin, ingénieur, technicien supérieur, infirmière…) c’est-à-dire, nos élites. Le même discours nous a été servi par le Président E. Macron, qui nous a promis de faire « un geste » pour faciliter les procédures de délivrance des visas, à cette catégorie d’algériens, qui une fois formés par leur pays, à coût de milliards de US$, vont exercer leur talent en… France ! Il est donc temps de prendre en charge ce dossier, avec lucidité et lui donner une orientation qui tienne en compte les intérêts équilibrés des deux pays.
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