Jusqu’à où iront les élucubrations économiques et financières de Donald Trump ?

Cette semaine, le président américain, Donald Trump, peut se vanter d’avoir donné des sueurs froides à l’économie mondiale et à sa propre économie. En effet, en prenant des décisions intempestives à travers la hausse brutale des taxes douanières à tous les pays du monde, y compris le… Lesotho, il a enclenché une panique générale sur tous les marchés mondiaux, ce qui s’est traduit par un effondrement boursier généralisé.

Prenant acte de la réaction des économies du monde entier, que ses mesures avaient suscité, il revient en arrière et pour suspendre pour 90 jours ces mesures sauf pour la Chine ! Il justifie vulgairement sa décision du fait que la Chine a immédiatement réagi en décrétant une hausse des taxes douanières pour les produits américains exportés en Chine.

Les autres pays, notamment ses voisins américains et ceux de l’UE, se sont précipités, en groupe ou individuellement, à la Maison-Blanche, pour tenter de trouver un arrangement et d’échapper à ces décisions douanières. Dès lors, le président américain pouvait annoncer sa victoire et la justesse de ses décisions… pour un temps seulement.

Le retour du balancier

Les conséquences financières de ces décisions se sont exprimées à travers les marchés boursiers et notamment celui américain, puisque ces derniers se sont effondrés et ont entraîné avec eux toutes les bourses mondiales.

Cette situation inédite a eu pour résultats les relèvement des taux d’intérêts et le début d’un processus inflationniste qui ont fait réagir les citoyens américains qui sont directement concernés. Dès lors, l’opinion publique américaine et les hommes politiques, y compris dans son propre camp, se sont fait entendre pour dénoncer cette politique.

Ce retour de balancier a également atteint le reste des pays commerçants avec les USA, qui ont finalement usé de la réciprocité en augmentant les droits de douanes des produits américains, ce qui devrait enclencher une escalade à travers une guerre commerciale dont personne ne peut voir la fin à court et moyen terme.

L’échéance des élections de mi-mandat

Tous les analystes et autres observateurs avertis, sont unanimes pour dire que cette politique va entraîner une défaite cuisante lors des élections de mi-mandat dans deux ans. Les sénateurs républicains eux-mêmes tirent la sonnette d’alarme, conseillant le président de revenir sur ses décisions aux risques d’assister à un raz de marée démocrate dans deux ans et donc de perdre la majorité au Sénat et à la chambre des représentants.

Ces réactions seront-elles suffisantes pour faire plier le président qui ne cesse de répéter que cette période sera difficile, mais elle est nécessaire pour assainir l’économie américaine et la rendre « great again ». Les attitudes versatiles du président américain interdisent tout pronostic, mais une chose est certaine, l’architecture de l’économie mondiale sera profondément restructurée et tout son édifice, construit depuis la Seconde Guerre mondiale, devra être repensé.