Dr Mourad GOUMIRI.
Est-il concevable, qu’après plus de quatre (4) ans de travail, le ministre de l’industrie déclare, encore aujourd’hui, que le cahier des charges relatif à la concession des véhicules automobiles « est encore à l’étude » ? Plusieurs ministres de l’industrie, qui se sont succédés, ont tenu à peu près le même langage ! De quoi s’agit-il, en fait, sinon de la rédaction dans un texte juridique, des règles générales d’éligibilité à l’exercice de cette activité. En cherchant sur internet, un texte semblable, il faudrait y consacrer quelques minutes, puis son « l’algérianisation » c’est-à-dire le rendre conforme à la législation algérienne la plus large, ce travail de juristes avérés, ne peut excéder un mois. Enfin, pour résoudre les problèmes d’intersectorialité (tous les ministères concernés), c’est-à-dire, les navettes entre les administrations (commerce, industrie, finances, transport…), les institutions (Banque centrale, banques commerciales, douanes, la fiscalité, le contrôle technique) et les opérateurs regroupés en syndicats, il faut compter largement à six (6) mois, le temps imparti pour boucler le dossier. L’un dans l’autre, ce dossier aurait dû être bouclé en une (1) année, au maximum ! Pourquoi donc ce dossier n’est pas encore sorti des bureaucraties qui le garde jalousement en otage. La réponse est claire, l’agrément va octroyer des rentes de situation et de monopoles partiels aux heureux élus, qui se comptent en Millions de US$. En outre, le choix des constructeurs automobiles à activer sur le marché n’est plus d’ordre économique et financier mais bel et bien politique. En effet, les constructeurs choisis vont jouir d’un marché porteur et solvable florissant, sur plusieurs années, tant au niveau des véhicules mais également dans le marché de la pièce détachée. L’Algérie est en droit, en conséquence, d’attendre des dividendes en retour, de la part des marques élues et des pays producteurs in fine. Même si notre pays n’est toujours pas membre de l’OMC, il est évident que les marques recalées vont protester et prendre des mesures de représailles à notre encontre et développer des initiatives de nuisance. C’est à cet endroit que l’explication du retard, enregistré dans la parution du cahier des charges, trouve une certaine logique. Pendant ce temps, c’est le marché de l’occasion qui flambe et fait de l’Algérie un cas unique au monde, où les véhicules vieillissant coûtent plus chers.
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