Plusieurs pays ont appelé à un « dialogue national » et à « un transfert pacifique du pouvoir » en Afghanistan, où les talibans ont repris le pouvoir, mettant en grade contre l’éventualité que le pays redevienne « un sanctuaire terroriste ». L’idée de tenir un dialogue national proposée par l’ancien président afghan Hamid Karzaï est soutenue, entre autres, par la Russie qui, par la voix de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a appelé mardi « toutes les forces politiques, ethniques et confessionnelles » du pays, à participer à ce dialogue. Pour sa part, le Qatar qui accueillait depuis des années des négociations de paix entre les talibans et les Etats-Unis, a appelé mardi les talibans à « protéger les civils, intensifier les efforts pour parvenir à la réconciliation nationale et assurer un transfert pacifique du pouvoir ». L’Iran a, quant à lui, appelé par la voix de son chef de l’Etat Ebrahim Raïssi à un « accord national » entre tous les groupes afghans, soulignant que la stabilité est aujourd’hui le « besoin prioritaire » de l’Afghanistan. Dimanche dernier, jour de la chute de Kaboul aux mains des talibans et la fuite du président Ashraf Ghani vers le Tadjikistan, Téhéran avait salué l’annonce faite par Hamid Karzaï de former un « conseil de coordination » et s’est dit prêt à « poursuivre ses efforts en faveur de la paix ».
De son côté, le représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations unies, Geng Shuang, a mis en garde contre l’éventualité que l’Afghanistan redevienne « un paradis pour les terroristes ». « Nous espérons que les talibans en Afghanistan tiendront sérieusement leurs engagements et rompront avec les organisations terroristes », a-t-il souhaité en référence aux promesses faites par les talibans quant à leur manière de gouverner.
Les talibans ont dit qu’ils avaient appris de leur premier passage au pouvoir et qu’il y aurait de « nombreuses différences » dans leur manière de gouverner. Ils ont promis d’œuvrer à la réconciliation en Afghanistan, disant aussi avoir pardonné à leurs adversaires.
Dialoguer avec les talibans sous conditions –
Par ailleurs, de nombreux pays se sont dits inquiets de la reprise du pouvoir par les talibans après le retrait des forces étrangères, américaines notamment, et 20 ans après la chute de leur régime, mais ils devront parler à ces derniers, sous certaines conditions pour éviter « une catastrophe humanitaire et potentiellement migratoire » en Afghanistan.
Ainsi, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a indiqué que l’Union européenne (UE) « devra parler » aux talibans « aussi vite que nécessaire ». « Les talibans ont gagné la guerre. Donc, nous devrons parler avec eux, afin d’engager un dialogue aussi vite que nécessaire pour éviter une catastrophe humanitaire et potentiellement migratoire » en Afghanistan, a-t-il indiqué.
Il s’agira, selon Borrell, d’un dialogue autour « des moyens d’empêcher le retour d’une présence terroriste étrangère en Afghanistan. Il a néanmoins précisé que de telles discussions n’impliquaient pas pour autant une prompte reconnaissance officielle du régime taliban par Bruxelles.
De leur côté, les Etats-Unis ont affirmé lundi qu’ils ne reconnaîtraient un gouvernement mené par les talibans en Afghanistan qu’à condition que ces derniers respectent les droits des femmes et rejettent les terroristes. « Concernant notre position vis-à-vis d’un quelconque futur gouvernement en Afghanistan, elle dépendra du comportement de ce gouvernement. Elle dépendra du comportement des talibans », a déclaré le porte-parole du département d’Etat Ned Price devant la presse.
Pour Londres, les talibans « seront jugés sur les actes, pas sur les paroles », a averti le Premier ministre Boris Johnson mercredi lors d’une session extraordinaire du Parlement consacrée à la situation en Afghanistan. Quant à la France, elle entend que l’Afghanistan ne redevienne pas « un sanctuaire terroriste » et que l’arrivée au pouvoir des talibans n’entraîne pas une vague migratoire illégale, selon les propos tenus par le président français Emmanuel Macron. Sur le terrain, les pays européens dont la Belgique, la Roumanie et l’Espagne, poursuivent leurs efforts d’évacuation de leurs ressortissants encore présents en Afghanistan. Par ailleurs, le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies a annoncé mardi soir qu’il tiendrait une session spéciale le 24 août à Genève, pour examiner « les inquiétudes sérieuses concernant les droits de l’Homme » après la reprise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, une réunion demandée par les représentants afghan et pakistanais, soutenus par 89 pays.
MH
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